MOTOBI 250
MOTOBI, en réalité MOTO B (bi en italien), est une marque de motos italiennes fondée en 1950 par Giuseppe, le fils ainé de la famille BENELLI, constructeurs de motos très renommées pour leurs qualités sportives de l’autre coté des Alpes.
Après une brouille familiale, Giuseppe avait décidé de construire ses propres machines.
La particularité de toutes celles ci, qu’elles soient à moteur deux temps, monocylindre ou bicylindre,
125 Adrizio 1958 200 Spring Lasting 1954
ou à moteur 4 temps
250 Super Sport 1970 125 Impérial Sport 1962
c’est la forme générale ovoïde de l’ensemble bloc moteur à cylindre horizontal et des carters de boite de vitesses.
Au décès de Giuseppe, en 1962, la marque qui depuis quelques années s’était rapprochée de BENELLI, a été reprise par cette dernière.
Les modèles 4T ont été produits jusqu’au milieu des années 70 et commercialisés sous les deux marques.
A partir des années 70, d’autres machines, cette fois de conception purement BENELLI, ont été également commercialisées sous la marque MOTOBI, dans certains pays, comme la 750 Sei ou la 650 Tornado.
Sur le plan sportif, dans les années 60, les monocylindres 4T (125, 175 et 250cc), assez peu diffusés en France, étaient par contre utilisés par de nombreux pilotes italiens dans les épreuves de vitesse et les courses de cote.
Ces motos étaient préparées par Primo ZANZANI qui avait su tirer le meilleur parti de leur moteur et de leur légèreté.
De 1961 à 1970, ces machines ont remporté de très nombreuses épreuves nationales et plusieurs titres en vitesse et en cote. Plusieurs pilotes connus comme Roberto GALLINA, Eugenio LAZZARINI et Pier Paolo BIANCHI, deux futurs Champions du Monde, ont débuté sur MOTOBI.
Les machines pesaient à peine plus de 100kg et délivraient des puissances de l’ordre de 22cv pour la 125 et 33 cv pour la 250 ce qui n’était pas mal pour un monocylindre 4T simplement culbuté.
Si les 125 et 175 étaient étroitement dérivées de la série, en revanche la 250 avait du être sérieusement renforcée au niveau du haut moteur et deux goujons supplémentaires avaient été mis en place pour liaisonner la culasse au cylindre. Cela avait valu à la machine l’appellation « Sei tiranti ».
Au début des années 2000, des répliques de cette « Sei tiranti » ont été refabriquées par Zanzani et commercialisées prêtes à courir pour un peu plus de 22000 €.
Ce n’est pas une mince somme, mais la machine est vraiment très performante puisque le pilote essayeur Alan CATHCART a tourné à son guidon à plus de 200 km/h de moyenne sur l’anneau de vitesse de Monza.
En ce qui me concerne, je possède une 250 construite à partir d’une base de 250 Super Sport de 67.
J’ai acheté cette machine en 1999 après l’avoir vue aux Coupes Moto Légende à Montlhéry l’année précédente.
Cette machine a été réalisée par un mécanicien de la région parisienne, Michel HURE.
Les modifications ont porté sur le cadre qui a été renforcé dans le style des machines préparées par ZANZANI, le frein avant, un double simple came de 180 mm, et le moteur.
Ce dernier a été équipé de pièces fabriquées par ZANZANI, comme l’arbre à cames course C8, les soupapes sodium et le pot d’échappement.
La transmission primaire et l’embrayage taillé dans la masse sont à taille droite, la boite de vitesse a été modifiée avec un étagement racing et le carburateur est un Dell’Orto SSI de 29 (J'ai aussi un carbu Dell'Orto plus moderne de 28 montée sur pipe souple).
Par contre, contrairement aux machines du préparateur italien, les vis platinées ne sont pas en bout d’arbre à cames mais sur le vilebrequin, et le piston n’est pas à haute compression.
Enfin, au niveau de la partie cycle, le bras oscillant n’a pas été rallongé de 60mm.
Le moteur de cette machine est tout à fait surprenant.
En effet, malgré un taux de compression relativement bas (moins de 9à 1) et un diamètre des soupapes réduit, il monte à des régimes extrêmement élevés (12000 t/mn) et est nettement plus nerveux et puissant que celui de ma Ducati 250 Mach1.
Par rapport à cette dernière qui était donnée pour 27/28 CV, j’estime sa puissance à près d’une trentaine de CV, soit 10 à 12 CV de plus que la machine de base.
Je n’ai pas beaucoup roulé sur circuit avec cette machine, mais les rares fois où je l’ai fait en essais, les performances en accélération et en vitesse de pointe étaient équivalentes à celles d’une 350 Ducati de compétition.
Le moteur de cette machine est relativement solide, mais en revanche la boite de vitesse est très fragile.
Ce n’est pas étonnant car elle est étroitement dérivée de la boite de la 125 et les pignons sont vraiment minuscules, par rapport notamment à ceux de ma DUCATI. La pièce la plus fragile est l’arbre creux qui tourne sur l’arbre primaire et supporte le pignon de sortie de boite.
Un autre défaut de cette machines se trouve au niveau de l’embrayage.
Ce dernier est en effet équipé de ressorts travaillant en traction et non en compression comme c’est le cas sur la majorité des embrayages. Ces ressorts sont beaucoup plus difficiles à régler et ont tendance à s’allonger au fil du temps, ce qui fait patiner l’embrayage.
Autre défaut à signaler, à grande vitesse la machine manque un peu de stabilité, problème qui doit être résolu avec l’allongement de 60mm du bras oscillant.
J’ai couru avec cette machine en Championnat de Provence de la Montagne, catégorie Motos Anciennes pré 68.
J’ai décroché le titre en 2000 mais en 2001 j’ai été victime d’une chute sérieuse à l’arrivée de la course de cote de Taradeau.
Après avoir couru le Championnat 2002 sur DUCATI Mach 1, j’ai de nouveau roulé en 2003 avec la MOTOBI et remporté un nouveau titre avec elle.
De 2004 à 2008, la machine n’a pas beaucoup roulé (une démonstration en course de cote à Malval) mais elle a repris du service en 2009.
J’ai en effet participé au Championnat de France des Courses de Cote Motos Historiques et Classiques.
La machine était engagée en catégorie Classic (de 70 à 79) et se retrouvait donc opposée à des machines plus récentes et généralement de plus forte cylindrée, le plus souvent sur des tracés très rapides. Malgré ces handicaps, elle s’est montrée à la hauteur et m’a permis de terminer vice Champion de France derrière une 350 CB HONDA.
Je vais de nouveau participer au Championnat avec elle en 2010. On verra en fin de saison ce qu'elle aura fait....
Et bien les résultats on été moins bons...
Lors de la Course de Cote de Villers sous Chalamont, une cote très rapide où la Motobi tourne au régime maxi sur plusieurs kilomètres, l'embiellage n'a pas résisté....
Pour voir l'étendue des dégats, il va falloir démonter, et çà permettra donc de vous faire voir à quoi resssemble l'intérieur de ce moteur.
Présentation de la MOTOBI 250 en 68 faite dans Moto Revue.
C'est à partir d'une base similaire qu'a été réalisée ma machine.
J'ai possédé ce type de machine au début des années 70.