ULTIMATE RALLY 2010

ULTIMATE RALLY 2010

 

Du 25 au 27 juin s'est déroulée la seconde édition de l'ULTIMATE RALLY.

Nos deux pilotes en Motos Modernes, Patrick CURTAT  et Morgan DAVID , respectivement 1er et 3ème de l'édition 2009, étaient bien entendu au départ.

Ils ont passé sans encombre la première nuit, pointant sans pénalité à Marcillat en Combrailles après le parcours de concentration.

A l'issue des spéciales du Vendredi 25, ils occupaient les 4ème (Patrick) et 13ème (Morgan) places au Scratch.

 

  

 

 

Malheureusement, l'étape de nuit ne va pas réussir à Patrick CURTAT qui doit abandonner suite à une migraine ophtalmique.

Morgan pour sa part continue à assurer sa 13ème place.

Il améliore même son classement samedi matin puisqu'il pointe 12ème après l'ES 7.

Mais la fin de la journée est plus dure, notamment la course sur le circuit de karting de Lavaud où il finit 44ème...

Résultat final, une honorable 15ème place (10ème en multicylindres) sur 129 pilotes au départ.

Le métier continue à rentrer et Morgan confirme qu'il fait désormais partie des meilleurs pilotes français de Rallye.

On attend avec impatience son résumé de l'épreuve...

 

Et voici ce résumé, en précisant que suite à des erreurs dans les classements publiés à chaud, de nouveaux classements ont été mis en ligne et Morgan termine effectivement 12ème (et non 15ème):

 

L’Ultimate a été à la hauteur de sa réputation : 129 pilotes au départ, 55 à l’arrivée.

Mais que les mauvaises langues se mordent.

Je ne me suis :

-         ni jeté dans un fossé

-         ni dans un arbre

-         ni même dans une des nombreuses bestioles que nous avons croisées, exception faite des milliards de moustiques of course !

 

Jeudi 24 juin :

14H00 : Toute l’équipe s’est retrouvée à Nîmes pour le contrôle technique. Nous avons eu le droit à un grand n’importe quoi de la part des commissaires qui semblaient tout droit venus d’une autre dimension. Bref, ils n’ont rien regardé, rien vérifié, mais n’ont pas oublié de coller les petits stickers attestant que la moto et l’équipement étaient bien conformes au règlement. Quand on pense que l’Ultimate est surement le rallye routier le plus dur, ça fait un peu light niveau sécurité.

 

Cette obligation administrative passée, mon père a repris la route direction Marcillat (450km) pour aller planter le campement avant la nuit et nous autres pilotes, nous nous sommes jetés sur le moindre coin d’ombre pour attendre 20H00 et le départ de la course. C’est fou comme dans certain cas, le temps peu paraître long.

 

18H30 : Le resto du bowling de la Z.I. d’où le départ était donné, vient de faire son CA du mois. 40 gugus affamés à servir !

 

20H00 : La course commence enfin.

Les N° étant attribués en fonction du classement de l’an dernier, Patrick récupère le 1 et moi le 3. Nous voulions rouler la nuit en équipe, mais ça n’a pas éte possible car Didier, Robin, Laurent et Max n’étaient pas juste derrière nous dans l’ordre de départ.

J’ai donc pris une leçon de pilotage sur 640 kms à rouler avec Patrick. Un grand moment, qui nous a permis d’arriver à Marcillat au petit matin avec 30min d’avance. Le reste de l’équipe ZZ a très bien roulé aussi et a pointé dans les temps. Il est vrai que comparer à l’an dernier, nous avons eu la chance d’avoir une météo clémente. En moto, ça aide.

Par contre, l’organisateur, lui, ne s’est pas assagi et nous a pondu un tracé de fou. Juste histoire de nous mettre en forme disait-il.

Le monde animal ne nous a pas épargné non plus. En plus des trous, gravillons, chemins de terre et autres « amuse roues », nous avons dû composer avec :

-         3 chèvres dans les gorges de l’ardèche

-         1 sanglier dans ces mêmes gorges

-         2 renards

-         1 sorte de belette (je ne me suis pas arrêté pour vérifier hein…)

-         Et enfin, 1 bonne douzaine de lièvres. Notez que le lièvre est fourbe ! Il court devant vos roues avec une trajectoire très aléatoire et vous nargue dans sa petite queue blanche.

 

Vendredi 25 juin

7H00 : On pointe à Marcillat après avoir passé 11 heures sur la moto.

Comme je dis souvent : Chaud, mais pas Fatigué !

Enfin, faut le dire vite, car on était tous bien fracassés.

Avant de dormir 2 heures, on a dû se coller la préparation du Road book du jour et de la moto (essence, graissage de chaine et petites vérifs).

 

8H30 : Je me suis allongé et j’ai dormi 2 heures.

Pour la première fois de ma vie de pseudo sportif, je me suis posé une question au moment de m’endormir : Mais qu’est ce que je fous là ? J’étais mort et les 100 derniers kilomètres ont été un calvaire. Overdose de moto, plus de plaisir, simplement une contrainte. Rouler, rouler et rouler pour pointer dans les temps.

 

12H00 : Les survivants repassent leur habit de lumière, combinaison, bottes et gants en cuir, car la course devait reprendre à 13 heures. Par 27°C, c’est idéal comme régime minceur.

Au programme de la journée :

-         250 kms

-         2 spéciales sur route

-         1 spéciale sur circuit.

 

13H00 : Le départ est retardé d’une heure. WEIGHT-WATCHER a de la concurrence et nous, on baigne dans notre jus.

 

14H00 : Patrick s’élance le premier. Je pars 2mins derrière, tout contant d’avoir le N°3.

En effet, le fait de partir dans les premiers, permet en théorie de ne pas attendre au départ des spéciales et donc de s’élancer avec des pneus chauds. Pour le grip et surtout pour la confiance au moment de jeter la moto dans le premier virage, c’est le top.

Autre point positif des premiers N°, si on part les premiers, on rentre aussi les premiers. Pour le repos, c’est bien.

Mais bon, c’était sans compter sur l’organisation olé-olé du rallye. Pas un  seul départ de spécial n’a été donné à l’heure et notre temps moyen d’attente a été d’une heure. En plein soleil, en cuir… Weight-watcher c’est dépassé.

En gros, ce rallye a été assez déroutant, car on était obligé de rouler fort en liaison sur des toutes petites routes défoncées pour respecter nos temps. Puis alors que nous étions bien remonté, bien chaud bouillant à l’intérieur, bref dans les bonnes conditions pour les spéciales, l’attente interminable faisait tout retomber.

Imaginez-vous assis dans l’herbe, après n’avoir dormi que 2 heures et roulé toute la nuit. A quoi votre corps pense-t-il ? DORMIR !!!!!

Alors, quand il faut remonter sur la moto pour aller faire péter une pendule, comme on dit entre nous, c’est limite.

L’avantage de la fatigue, c’est qu’au bout d’un moment on arrête de réfléchir et on devient un mouton.

 

Bon côté sportif :

La première spéciale s’est très bien déroulée pour moi et je me classe 12éme.

 

Arrive le moment de rouler sur le circuit. Motivation Zéro !! L’an dernier, les meilleurs m’ont pris un tour et je n’ai toujours pas digéré. Je regarde mon père et lui lâche : je ne veux pas y aller. J’essaie de négocier avec Patrick le fait qu’il roule pour moi, mais pas de miracle, les commissaires nous appellent.

Avec la plaque N°3, je me retrouve forcement avec les Bests, dont plus la moitié est habituée à bouffer du circuit. J’veux mourir !

J’enfile mon casque, démarre et me lance pour le tour de formation.

- Tiens, j’suis bien.

Les commissaires nous arrêtent sur la ligne de départ et nous libèrent deux par deux pour le tour de chauffe.

- Ho, mais ça va pas si mal…

Les commissaires nous arrêtent à nouveau, placent chaque pilote et donnent le feu vert. Le départ est bien chaud et tous les furieux en sportives qui étaient derrière moi  me frôlent les moustaches en me dépassant.

Prudent, je laisse passer la tempête dans les premiers virages et bien décidé à ne pas subir une nouvelle humiliation, je m’applique.

Les cale-pieds de la moto commencent à frotter copieusement dans chaque virage et pour la première fois de ma vie, je colle le genou gauche par terre sans appréhension.

Miracle, non seulement je ne finis pas dernier de ma session, mais je fais 15éme au général et je prends un tour à un malheureux. La roue tourne….gniac, gniac, gniac.

 

La troisième spéciale de la journée n’a pas eu lieu. Annulée à cause du retard pris dans la première.

Donc, retour sur Marcillat en début de soirée.

 

19H00 : J’apprends que Didier abandonne. Pneu AR crevé en sortant du circuit.

Moi je dis : P’tit joueur !

 

20H30 : J’apprends que je repars à 22H32.

Mon assistance paternel a boudé les magnifiques boites de ravioli sauce bolognaise que j’avais achetées et décide que le repas du soir sera Pizza au camion sur la place du village.

Didier et papa passent leur commande pendant que je ramène ma moto au parc fermé. Ca c’est le boulot de l’assistance, enfin normalement….

Donc, j’arrive au pizzaïolo après la guerre pour passer ma commande. Là, il se marre et me dis que je n’aurai jamais ma pizza avant que je reparte. Après le Bowling de Nîmes, c’est Mr Pizza qui fait son CA du mois …

Pas de ravioli, pas de pizza. Bon, b’en, j’vais me faire à casse croute avec les restes. Ca aussi c’est le boulot de l’assistance, enfin normalement….

Oui, mais le saint Martin de l’assistance partage sa pizza !!!! (rajout de l'interessé, sorte de droit de réponse)

 

22H30 : J’suis prêt à partir et j’apprends que Patrick abandonne aussi.

Problème moteur et migraines ophtalmiques. Paraîtrait que ça gène pour conduire de nuit.

Moi je dis : P’tit bras ! Ah, elle est belle l’équipe ZZ N°1. 2 ko sur 3.

Heureusement que Laurent, Robin et Max assurent comme des chefs. Ils sont là pour la nuit, bien décidés à aller jusqu’au bout.

 

22H32 : Je me lance pour la nuit.

Au programme, 2 spéciales. Pour nous permettre de dormir un peu, l’organisation a écourté la distance prévue de 150kms à 70kms.

La première spéciale n’est qu’à 23kms du départ. Donc, j’ai 23mins pour aller pointer. La première partie est assez facile à rouler, alors en confiance, je décide de m’arrêter 1min pour régler mes phares. 5kms plus loin, je m’arrête à nouveau pour parfaire le réglage. Faut ce qu’il faut !

Et là, la route se complique et je me crache dans les mains pour arriver à l’heure. Ca glisse un peu partout, mais ça passe dans les temps.

J’suis bien chaud ! Chaud, mais pas fatigué….enfin presque.

Coup de massue, retard de l’organisation d’1 heure à la première spéciale

Là, j’suis plus que tiède et bien entamé quand même.

La spéciale se passe bien et je me place 13éme. Ca porte bonheur, non ?

 

Deuxième liaison à bloc pour respecter les temps, avant de subir 1 heure 30 de retard au départ de la deuxième spéciale.

Là, j’suis froid et mort de fatigue. Mais on est tous pareils.

Alors la spéciale se passe bien pour moi et je me place encore 13éme. Je prends un abonnement.

 

1H30 : Retour rapide sur Marcillat dans l’espoir d’un gros dodo.

Sauf qu’avant de se coucher, il faut préparer le road book du samedi. Coupe, scotche…. Et vu que t’as plus les yeux en face des trous, fait gaffe à ne pas te couper les doigts ou inverser les cases.

 

2H00 : Dodo. Pas besoin de moutons. Je me pose et je plonge.

 

Samedi 26 juin :

6H30 : Debout !

Ouhai ! J’suis chaud et plus fatigué ! 4H30 de sommeil ça vous remonte un homme.

Faut dire qu’avec 6H30 de repos pour 72H00 de course, c’est le grand luxe ! Royal ma p’tit dame.

 

7H30 : Je récupère la moto.

On fait le plein, graisse la chaine et installe le road book du jour.

Tout baigne.

 

8H12 : Je m’élance pour la dernière journée de ce rallye pour débile mental.

Sur 129 pilotes au départ, on n’est plus que 60 ce samedi matin.

Au programme, 400kms, 4 spéciales sur routes + une sur circuit.

Je vous passe les détails. Gros gaz pour pointer à l’heure. Retard aux départs des spéciales. 1 spéciale annulée & 1 spéciale sur le goudron fondu.

Je fais 13éme dans chaque spéciale. Quand je vous dis que j’ai pris un abonnement.

 

18H30 : On est tous contents d’arriver au départ de la dernière spéciale sur circuit, car elle sonne la fin du rallye.

On est tous sur les genoux, mais on a une méga banane car on est là. Des survivors !

Alors, on se lâche et on se fait plaisir.

Je fais 18éme.

 

20H00 : J’suis propre et heureux. Sur les 129 décérébrés du départ, on n’est plus que 55.

Et moi, je suis 12éme & hyper content.

Hyper content parce que j’ai encore progressé en pilotage et j’ai fais péter un fusible qui me bloquait sur circuit (ils en restent encore…).

Mais avant tout, j’suis hyper content, parce que Laurent, Robin et Max finissent aussi et finissent bien. Laurent fait 19éme, Robin fait 27éme et  Max, dont s’était le premier rallye, fait 30éme.

 

 

Voila. Ca c’est fait !

Au prochain rallye maintenant, parce que moi là, j’suis bien chaud et à peine fatigué !!!!

 

 

Pour en savoir plus  http://moto.typepad.com/ur2010/